Ce texte est issu des débats menés le dimanche 27 septembre, lors de la Fête de la Montagne Limousine. Plus d’une centaine de personnes, élus et habitants ont alors débattu des effets de la réforme territoriale (Loi NOTRe) sur la Montagne et des manières de ne pas simplement les subir.
Les communes des trois départements de la Montagne Limousine, comme partout en France, se voient intimer l’ordre brusque de repenser, dans le cadre de la loi NOTRe, leurs intercommunalités. Celles-ci seraient trop petites, trop pauvres, trop coûteuses, trop, trop, trop… Les instances préfectorales et départementales « invitent » les communautés de communes à se regrouper et leur proposeraient de fusionner en calquant le mirage des métropoles sur notre territoire.
En Haute-Corrèze, les communautés de communes : Bugeat-Sornac Millevaches au Coeur, Ussel-Meymac Haute-Corrèze, Pays d’Eygurande, Egletons-Ventadour, Gorges de la Haute-Dordogne, Val et Plateau Bortois auxquelles serait ajoutée, la communauté des Sources de la Creuse (autour de La Courtine).
En Sud Creuse, le préfet a proposé la création d’une communauté de communes de 125 km de large, regroupant cinq intercommunalités, dont Creuse Grand Sud déjà fusionnée il y a à peine deux ans.
La loi NOTRe du 7 août 2015, promulguée dès le 8, prévoit que les préfets doivent arrêter avant le 31 mars 2016, un nouveau Schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI). Les préfets, à marche forcée, annoncent depuis le 14 septembre, sans véritable concertation, leurs propositions de réorganisation territoriales. Les élus n’ont que deux mois pour prendre position.
Aujourd’hui, avant que la Haute-Corrèze, le Sud Creuse et les communes limitrophes de la Haute-Vienne ne s’engagent dans des fusions qu’elles pourraient regretter ensuite, il est urgent de proposer une vision autre de l’aménagement du territoire:
Penser un espace de coopération intercommunal qui soit à échelle raisonnable et proportionnée à la taille des communes, dans lequel des communes n’auraient pas de prééminence excessive sur les autres.
Reprendre en compte la dimension interdépartementale qu’on dénigrait hier mais qui semble à nouveau possible aujourd’hui.
Relever le défi d’une intercommunalité rurale proche des habitants, innovante dans son fonctionnement, qui sache cultiver les liens avec sa population, la solidarité entre ses communes et la créativité dans les réponses à donner à son avenir.
La création d’une communauté de communes de la Montagne limousine est de ce point la bonne solution, la bonne dimension, la bonne réaction !
Autour des intercommunalités de Bugeat-Sornac, et de celle de Vézère-Monédières, il est possible de fédérer beaucoup de communes creusoises et Haut-Viennoises de la Montagne Limousine.
Ensemble nous pouvons dépasser le seuil de 5000 habitants qu’ impose la loi NOTRe en zone de montagne.
Ensemble nous pouvons redonner, au cœur du Parc naturel de Millevaches, une dynamique territoriale.
Ensemble, nous pouvons imposer la création d’une communauté de communes rurale de la Montagne limousine.
Partout, dès maintenant, organisons des assemblées et des débats, intervenons dans nos conseils municipaux pour faire partager cette exigence.