La
lettre
des résidents de juillet 2019
Le
10
juillet 2019, les résidents du
centre ont écrit une lettre dans
laquelle ils demandaient
l’amélioration de leurs conditions
de vie dans le centre. Il s’agissait
de 3 demandes essentielles :
des cuisines collectives mieux
équipées, l’installation du wifi
pour avoir accès à internet et la
mise en place de transports
réguliers vers les villes ou les
gares avoisinantes. Cette lettre fut
signée par l’ensemble des résidents
(moins 1 personne) et adressée au
bureau de Forum Réfugiés COSI qui
gère le CADA, ainsi qu’à la mairie
de Peyrelevade. N’ayant pas obtenu
de réponses positives, des résidents
du CADA décident de contacter des
membres du Syndicat de la Montagne
limousine pour qu’ils les
soutiennent dans leurs demandes.
Création
du
Groupe Exilé·es
En
réponse
à cette demande de soutien, le
groupe Exilé·es du Syndicat de la
Montagne limousine se crée lors
d’une assemblée qui réunira une
trentaine de personnes le 3 novembre
2019. Il est alors décidé de
soutenir la demande des résidents et
d’aller à la rencontre des
gestionnaires du CADA (Forum
Réfugiés COSI ) et du propriétaire
(la mairie de Peyrelevade).
Les
échanges
sont difficiles et n’aboutissent
qu’à très peu d’amélioration dans
les demandes faites par les
résidents. La crise du COVID, le
premier confinement et le manque de
suivi de la part du groupe Exilé·es
du Syndicat de la Montagne limousine
met fin aux discussions.
Été
2020 :
nouvelle alerte
Un
an
plus tard, à l'été 2020, de
nouveaux résidents alertent le
groupe Exilé·es du Syndicat de la
Montagne limousine car une action
de nettoyage des chambres a été
réalisée au CADA pour permettre
une désinsectisation au cours de
laquelle des meubles et affaires
personnelles (miroirs, mixers,
micro-onde, meubles à TV, fer à
repasser, baignoire de bébé, etc.)
ont été jetés et d’autres stockés
par les gestionnaires (il
est
prévu qu’ils seront rendus
à
leur sortie du CADA).
Cette
action est ressentie comme une
humiliation par plusieurs
résidents.
Des
membres
du groupe Exilé·es rencontrent ces
résidents qui en plus
du choc subi suite à cette journée
de
nettoyage
nous alertent d’une prolifération
anormale de cafards dans le
bâtiment depuis un an et à nouveau
du manque de transports, de
l’absence persistante d’accès à
internet, etc.
Dans
la
foulée, des membres du Syndicat
s’entretiennent avec la directrice
du CADA pour demander un relogement
rapide et savoir quelles sont les
plans d’action pour éradiquer les
cafards et améliorer les conditions
d’accueil dans le centre. La
directrice nous informe qu’elle ne
relogera pas les résidents, qu’une
désinsectisation aura lieu courant
décembre (sans date précise) et que
de l’inox et une plonge seront mis
dans une des cuisines. Qu’elle ne
pourra pas mettre en place plus de
transports, ni travailler sur les
tickets de cantine. Nous n’avons pas
le temps d’aborder tous les sujets
énoncés lors de l’entretien avec les
résidents, mais, étant donné la
situation urgente due à la crise
sanitaire et au fait que des
personnes soient confinées dans un
centre envahi de cafards et avec des
cuisines sous équipées et insalubres
pour certaines, les plans d’actions
du CADA ne nous ont pas semblé
répondre à cette urgence.
Une
nouvelle
lettre des résidents
Le
10
novembre 2020, une deuxième lettre
des résidents est rédigée et signée
par une grande majorité (ils
l’avaient traduite en plusieurs
langues). Cette lettre comprend 17
points allant dans le sens de
l’amélioration de leurs conditions
de vie (éradiquer les cafards au
plus vite, améliorer l’équipement
des cuisines, mettre en place des
transports et la wifi, gratuité des
tickets de cantine pour les enfants
inscrits à l’école de Peyrelevade,
mise en place de cours de français,
etc.).
Le
12
novembre 2020, une lettre écrite par
le groupe Exilé·es est envoyée à la
direction du CADA et en copie à la
mairie de Peyrelevade pour signaler
l’envahissement de cafards,
l’insalubrité du centre et la
nécessité d’un relogement rapide. Un
courrier spécifique est également
envoyé aux services de la DDCSPP
(Direction Départementale de la
Cohésion Sociale et de la Protection
des Populations), de la Préfecture et
à l’ARS (Agence Régionale de Santé)
afin de signaler la situation
alarmante des conditions de vie dans
ce centre en temps de confinement et
de crise sanitaire nationale.
Le
18
novembre un courriel de Forum
Réfugiés est adressé au Syndicat en
réponse à notre lettre. Forum
Réfugiés nous informe que les points
soulevés dans notre courrier vont
dans le sens de leurs actions.
Qu’ils vont procéder à une
désinsectisation très rapidement,
dans la semaine suivante, et qu’elle
sera précédée d'un nettoyage complet
des locaux. Aucune réponse n’est
donnée sur les 16 autres demandes
des résidents, ni sur le relogement
rapide des résidents.
Le
18
novembre, toujours dans un souci
de santé et d’amélioration des
conditions de vie des résidents
dans cette période de crise
sanitaire et de confinement, le
groupe Exilé·es et des membres de
l’association MAS de Peyrelevade
lancent par un communiqué de
presse un appel à manifester
devant le CADA le samedi 21
Novembre 2020. Une
centaine
de personnes se mobilise en
présence de nombreux
journalistes.
De
son
côté, la préfecture de la Corrèze
a inspecté les lieux, constaté
l'état « d’insalubrité
remédiable » du CADA et
intimé à Forum Réfugiés COSI de
définir avant le 31 décembre 2020
un plan d'action pour remédier aux
problèmes signalés dans le
courrier du Syndicat et
confirmés
par son inspection.
Depuis...
Nous
sommes
inquiets quant à l'échec de la
désinsectisation, car les cafards
sont toujours bien présents et les
conditions de vie très difficiles
pour les résidents. Après
cette
mobilisation, le groupe
Exilé·es du Syndicat de la Montagne
limousine, qui agit en soutien aux
résidents, a proposé à la Mairie de
Peyrelevade et à la direction du
CADA , une commission de travail
pour trouver les meilleures
solutions aux questions posées dans
la lettre des résidents.
Pour
le
moment, Forum Réfugiés COSI n'a pas
encore participé à ces réunions dans
lesquelles sa présence est pourtant
indispensable.
Cette
commission,
acceptée par la Mairie, est
composée, côté Mairie, de 5 membres,
et du côté du groupe Exilé·es de 3
membres. Elle s'est réunie trois
fois, le 29 novembre, les 4 et 12
décembre, sans la présence de Forum
Réfugiés, bien que celui-ci ait été
sollicité, et sans la présence de
résidents. Elle a réussi tout de
même à avancer concrètement sur des
points précis comme les transports
et le prix des tickets de cantine.
Malheureusement, la moitié du temps
de travail en commission consiste
actuellement à "déminer" le terrain
des relations Syndicat - Commune.
Forum
Réfugiés
doit donc travailler actuellement à
sortir de cette situation
d'insalubrité, ce qui est le plus
urgent, et nous appelons dans une
lettre adressée à Forum Réfugiés à
les rencontrer en même temps que la
Mairie, lors de sa venue le 14
janvier prochain à Peyrelevade, pour
que tous les points soulevés par les
résidents soient pris en compte,
dans un souci d'ouverture et de
liens avec les habitants et les
associations locales.
Dans
cette
démarche, la position du Syndicat
est très claire :offrir
un
lieu de vie décent aux personnes
exilées et « défendre
des
conditions de vie dignes pour
toutes et tous »
(plaquette de présentation du
Syndicat).
Il s'agit
d'avancer concrètement pour sortir
d'une situation qui dure depuis
plusieurs années et dont les
résidents sont les premiers touchés.
Le groupe Exilé·es du Syndicat
suivra cette démarche avec
persévérance et continuera à
travailler jusqu’à l’obtention de
toutes les demandes des résidents
dans les délais les plus courts.
Au-delà
En
travaillant
autour des problématiques du CADA,
de nombreux sujets et réflexions
sont apparus comme pouvant être pris
en charge par le groupe Exilé·es du
Syndicat de la Montagne limousine
(mise en place de transports depuis
tous les centres d’accueil isolés de
la Montagne limousine, mise en place
de formation continue de français
pour les résidents, travail sur des
suivis psychologiques avec
interprète dans tous les centres,
mise en place de gratuiteries
régulières devant les centres etc.).
En
guise
de conclusion, nous lançons un appel à
toute personne sensible à ces
questions si elle désire rejoindre le
groupe Exilé·es du Syndicat de la
Montagne limousine afin de proposer
des idées, suivre l’évolution des
différents dossiers traités et
travailler sur des problématiques plus
larges.
Nous
remercions
toutes les personnes qui se sont
mobilisées lors du rassemblement du 21
novembre, qui a permis une avancée
dans cette lutte pour l’amélioration
des conditions d’accueil au CADA de
Peyrelevade.
Le
groupe
Exilé·es du Syndicat de la
Montagne limousine
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17 décembre 2020 -
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